Algérie: Procès inédit du général Hassan, ancien chef de la lutte antiterroriste

Le procès de l’ancien chef de la lutte antiterroriste au sein du département algérien du renseignement et de la sécurité algérien, le général Abdelkader Aït Ouarabi, dit Hassan, a débuté à huis clos jeudi devant le tribunal militaire d’Oran (ouest).

Mis à la retraite fin 2013 comme plusieurs autres responsables des services de renseignement, le général Hassan devient le premier haut gradé des services secrets algériens à être jugé, dans un contexte marqué par une série de bouleversements du DRS. L’homme fort de la lutte antiterroriste des années 1990 et 2000, proche du général Mohamed Mediene, dit Toufik, limogé en septembre dernier, devrait répondre des chefs d’inculpation de "destruction de documents et infraction aux consignes militaires".

Il a été arrêté dans la soirée du 27 août dernier à son domicile algérois en exécution d’un mandat d’arrêt délivré par le juge du tribunal militaire en 2014 et déféré le lendemain devant le tribunal militaire de Blida, près d’Alger, où il a été mis en détention. Pendant les premiers jours de son incarcération, il s’est vu refuser accès à son avocat, ce qui, pour ce dernier, constitue une violation d’un des droits élémentaires garantis par la loi.

Le bâtonnier d’Alger n’hésitera pas à qualifier d’illégale la poursuite de son client et d’arbitraire son arrestation abondamment commentée par la presse nationale et internationale.

Son arrestation est intervenue dans un contexte marqué par plusieurs limogeages d’officiers supérieurs de l’armée, la mise aux arrêts du général Benhadid pour ses déclarations et le limogeage en septembre dernier du tout-puissant patron du DRS, le général-major Mediene.

L’un de ses avocats Mokrane Aït Larbi a demandé le témoignage du général Toufik, qui était le supérieur hiérarchique du général Hassan au moment des faits pour lesquels il comparait aujourd’hui. A la veille de l’ouverture du procès, deux membres de son collectif d’avocats ont rendu publique une déclaration dans laquelle ils dénoncent "les conditions dégradantes" de l’arrestation de l’ex patron du contre-espionnage, qui risque, selon eux, une lourde condamnation. Ils estiment que le général Hassan est "une victime collatérale de la guerre de clans qui se livre au sommet de l’Etat" sur fond de succession. Les auteurs de la déclaration se posent aussi la question de savoir quel signal l’Algérie va envoyer "à tous ceux qui, en Algérie et dans le monde, livrent une bataille acharnée contre le terrorisme interne et transnational qui a redoublé de férocité ces dernières années".

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