Algérie: Bouteflika tient une réunion sur le marché pétrolier

Le président Abdelaziz Bouteflika a réuni mardi un conseil des ministres restreint consacré au marché du pétrole, la ressource principale de l’Algérie, alors que le projet de budget de l’Etat, adopté au Parlement, n’a toujours pas été promulgué, a indiqué l’agence APS.

La chute des cours du pétrole, qui ont perdu près de 50% depuis juin, alimente l’inquiétude sur la capacité du gouvernement à tenir ses engagements financiers dans un pays qui tire plus de 95% de ses recettes extérieures du pétrole et dont le budget dépend pour 60% de la fiscalité de l’or noir.

M. Bouteflika a qualifié la crise pétrolière de "sévère" et jugé que ses conséquences à court terme étaient "imprévisibles" mais il a exclu toute remise en cause de la politique d’investissements publics, qui demeure le moteur de la croissance et de la création d’emplois.

Il a ainsi assuré que son programme quinquennal (2015/2019) d’un montant de près de 250 milliards de dollars (environ 200 milliards EUR) serait maintenu.

Aucune remise en cause du projet de budget 2015, adopté en novembre par le Parlement dans un contexte de chute des cours du pétrole, n’a été annoncée à l’issue de cette réunion, à laquelle ont participé six ministres du secteur économique (Finances, Budget, Energie, Industrie, Commerce, Agriculture) ainsi que le vice-ministre de la Défense et le gouverneur de la Banque d’Algérie.

Ce projet de budget, qui attend toujours la signature du président Bouteflika, prévoit 109 milliards de dollars de dépenses et 57,8 milliards de recettes, soit un déficit de 52 milliards, qui sera financé par le fonds de régulation des recettes (FRR) des hydrocarbures.

Ce fonds, alimenté par le différentiel entre les recettes réelles et théoriques (le budget algérien est calculé sur la base de 37 dollars le baril), s’élevait fin juin à 55 milliards de dollars.

Outre le FRR, le pays peut puiser dans ses réserves de change, qui se montent à près de 200 milliards de dollars et peuvent couvrir 35 mois d’importation.

Ces montants "permettent à l’Algérie de faire face aux chocs à court terme", a récemment rassuré le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Laksaci. Mais, a-t-il averti, "cette capacité (…) se dissipera vite si les cours du pétrole restent à des niveaux bas pendant longtemps".

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