Algérie: Bouteflika fixe la présidentielle au 17 avril prochain

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, qui vient de rentrer de Paris après une nouvelle hospitalisation à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce, a fixé vendredi l’élection présidentielle au 17 avril mais n’a toujours pas annoncé s’il comptait briguer un quatrième mandat.

L’état de santé de M. Bouteflika, 76 ans dont plus de 14 au pouvoir, reste entourée de mystère. Il avait fait un AVC et transporté en urgence dans cet hôpital militaire parisien le 27 avril et maintenu en soins 80 jours.

Le président algérien est rentré jeudi à Alger juste avant la date butoir du 17 janvier pour publier sur le territoire national le décret qui a fixé à 90 jours plus tard la date du scrutin.

"En vertu des dispositions de l’article 133 de la loi organique relative au régime électoral, le président Abdelaziz Bouteflika a procédé (vendredi) à la signature du décret présidentiel portant convocation du corps électoral pour le jeudi 17 avril 2014 en vue de l’élection à la présidence de la République", selon un communiqué de la présidence publié par l’agence APS.

En tournée en province jeudi, le Premier ministre Abdelmalek Sellal a encore affirmé en s’adressant à la population: "Bouteflika vous entend bien. Il va très bien".

M. Bouteflika n’a toujours pas annoncé s’il briguerait un 4e mandat mais il peut attendre encore 45 jours pour le faire. Le Front de Libération nationale (FLN), parti majoritaire dans le pays, a quant à lui d’ores et déjà annoncé que son candidat serait M. Bouteflika.

Parmi la quinzaine de personnalités espérant concourir pour la magistrature suprême, le président du parti Jil Jadid (Nouvelle génération), Soufiane Djilali, juge délibérée la convocation à la dernière minute du corps électoral. Pour ce vétérinaire de 56 ans, M. Bouteflika veut "s’accrocher au pouvoir à tout prix, quitte à mener le pays dans une impasse".

Mais pour le politologue Rachid Tlemçani, "le scénario du 4e mandat est définitivement exclu". "Les décideurs" (les militaires) cherchent un remplaçant et il y a une pression externe pour que l’Algérie reste stable".

Le président algérien n’a fait aucune sortie publique depuis sa première hospitalisation fin avril 2013 au Val-de-Grâce. Rentré en Algérie mi-juillet, après trois mois de soins intensifs dont un en «convalescence» aux Invalides, il est apparu à deux reprises à la télévision mais très affaibli alors que le pouvoir réaffirme, sans démordre, qu’il dirige le pays et que son état s’est «nettement amélioré».

En annonçant son hospitalisation mardi au lendemain de son transfert au Val-de-Grâce, la présidence algérienne avait souligné qu’il s’agissait simplement d’un «contrôle de routine» et qu’il rentrerait vendredi 17 janvier. Dans ce communiqué cité par l’APS, il est aussi précisé que son état de santé s’améliore «sûrement» et de «façon progressive». Ce discours réitéré à plusieurs reprises ne convainc pas à Alger.

Depuis son retour de France le 16 juillet 2013, M. Bouteflika, qui détient le record de longévité au pouvoir en Algérie, a convoqué deux conseils des ministres -lui seul étant habilité à le faire-, les deux seuls à avoir été tenus en un an. Il n’a, par ailleurs, participé à aucune manifestation publique. Il a été le grand absent lors des cérémonies commémorant l’indépendance algérienne et les fêtes religieuses de l’aïd où il participait à la prière de la grande mosquée d’Alger.

La télévision algérienne, muselée sur ce sujet, n’a montré que des images brèves lors de ses rencontres avec des hôtes étrangers, surtout arabes, mais aussi deux Français, le maire de Paris Bertrand Delanoë fin novembre puis en décembre le Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Et les rares images diffusées par la télévision nationale depuis six mois ont subi des montages pour le montrer bougeant le bras ou remuant les lèvres.

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