Alain Delon, délaissé par Sarkozy, votera Juppé

Dans « Stupéfiant », la nouvelle émission culturelle de France 2, le comédien revient sur sa relation avec l’ex-président de la République et les Le Pen.

Le Guépard sort ses griffes. Après une absence médiatique remarquée, il est de retour. Longtemps proche de Nicolas Sarkozy, l’acteur Alain Delon annonce qu’il ne votera pas pour l’ancien chef de l’État. "C’est lui qui m’a quitté, ce n’est pas moi. Il m’a largué, je ne sais même plus si j’existe à ses yeux, alors que voulez-vous que je fasse, que j’aille en rampant le chercher ?" a-t-il expliqué à Léa Salamé dans le nouveau magazine culturel de France 2, Stupéfiant. La cause de cette mise à distance ? La presse, selon le comédien. Elle aurait mis en valeur ses éventuelles sympathies avec le Front national. "Des conneries", pour Delon. "Depuis, je n’ai plus jamais entendu parler de lui", ajoute-t-il dans cette émission qui a effectué un démarrage plus que timide (640 000 téléspectateurs et un petit 6,4 % de parts de marché).

Toujours un homme de droite

Sur les "douze candidats" à la primaire – ils sont en fait sept -, Delon a choisi Juppé, plutôt par dépit, malgré son amitié avec Jean-Marie Le Pen. "J’ai une amitié de 50 ans avec Jean-Marie. J’ai du mal à supporter ce que sa fille lui a fait", signale l’acteur, offensif, bien que fatigué. Je les trouve (au FN, Ndlr) plus directs que les autres. Eux au moins, on sait ce que c’est." Mais l’acteur n’est pas prêt à voter Marine Le Pen "pour le moment", préférant Juppé qui a le mérite à ses yeux d’avoir "toujours été un homme de droite". Et Delon ne se remet pas de sa destitution de président à vie du jury Miss France. En 2014, il avait déclaré comprendre et approuver la montée du FN dans l’opinion. "On m’a rayé de la présidence de Miss France. Le FN, ça représente deux ou trois millions de personnes. C’est extraordinaire !" s’exaspère Delon

Solitude et ego

Au-delà de ces prises de position politiques, la légende Delon reste intacte. Sûr de lui et parlant de lui à la 3e personne. "On peut ne pas aimer l’homme. On peut dire : Delon, ce con, je le déteste. Mais on ne peut pas discuter l’acteur. L’acteur Delon, ce qu’il a fait, son talent, ce qu’il a amené au cinéma, on ne peut pas le discuter." Nostalgique, dépité, il dit son désenchantement : "Ce monde me dégoûte. Je ne suis pas pressé, quoique, mais je n’aurais aucun regret de partir. Comme disait de Gaulle : Dans le tumulte des hommes et des événements, la solitude était ma tentation.
Maintenant, elle est mon amie."

Dépressif, Delon ? Que nenni ! "Je suis heureux seul dans mon coin." Heureux et libre de "s’autoriser tout" : "J’en ai rien à foutre. De temps en temps, ça fait du bien de se laisser aller et de dire les choses qu’on pense." Ne jamais réveiller un Delon qui dort !

Le Point

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