Al-Qaeda profite du différend entre le Maroc et l’Algérie

«Au final, rien n’avancera tant que l’Algérie et le Maroc ne régleront pas leur différend, confie un diplomate français au journal Libération. Ce blocage, qui dure depuis plus de trois décennies, empoisonne la région. Et indirectement, Al-Qaeda en profite.»,

Dans une analyse de Libération de ce vendredi, le journal rappelle que c’est d’Algérie que sont originaires les cadres d’Aqmi, notant que "Même s’il arrive qu’Aqmi porte des coups sévères aux forces algériennes, comme lors de l’attaque d’un convoi de gendarmes (11 morts), le 30 juin à Tinzaoutine, dans l’extrême sud, la menace jihadiste y est en nette régression".

Pour Libération, il n’est pas exclu qu’Alger soit content de se débarrasser du problème vers ses voisins méridionaux. "Surtout, l’Algérie n’aime pas partager ses informations avec les pays concernés, soit parce qu’ils frayent avec la France (qui forme les armées mauritanienne, malienne et nigérienne), soit parce qu’ils sont trop proches de l’ennemi juré marocain, comme c’est le cas de Nouakchott et, de plus en plus, de Bamako", relève le journal.

«Au final, rien n’avancera tant que l’Algérie et le Maroc ne régleront pas leur différend, confie un diplomate français. Ce blocage, qui dure depuis plus de trois décennies, empoisonne la région. Et indirectement, Al-Qaeda en profite.»

Après la libération de Pierre Camatte, en échange de celle de quatre prisonniers d’Aqmi au Mali (dont deux Algériens et un Mauritanien), ce qui a mécontenté Alger et Nouakchott, tous les pays concernés se sont réunis à Alger – sauf le Maroc, bien sûr -, déplore le journal.

"Le hic, dans cette guerre de l’ombre, c’est que chacun rejette sur l’autre la responsabilité de l’échec ou de l’inaction. L’Algérie et la Mauritanie, objectifs affichés des jihadistes d’Aqmi qui y ont commis plusieurs attentats sanglants, ne se privent pas de critiquer le Mali pour sa propension à composer. Le Mali, lui, reproche à l’Algérie de ne pas donner suite à ses demandes d’entraide et de traiter directement avec les tribus touaregs", souligne le journal, relevant que "Bamako n’apprécie pas, non plus, que la Mauritanie agisse unilatéralement sur son territoire".

Quant au Niger voisin, qui a subi une attaque kamikaze contre une caserne à Tiloua en mars (6 morts), "il estime être l’otage des mauvaises relations entre la France, qui forme son armée, et l’Algérie, qui se montre hostile à toute présence française sur son flanc sud", écrit Libération .

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