Al-Assad frappe toujours plus fort

Le régime profite de l’inaction d’une communauté internationale divisée pour accentuer la répression.

Al-Assad frappe toujours plus fort
L’impuissance des pays occidentaux et arabes à mettre un terme à la sanglante offensive du pouvoir syrien contre son peuple a, semble-t-il, permis au président Bachar al-Assad de durcir la répression. L’incapacité du conseil de sécurité de l’ONU à s’accorder sur une action collective a «encouragé le gouvernement syrien à lancer un assaut sans retenue dans le but d’écraser la dissidence», a estimé Navi Pillay, la haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme.

Homs, capitale de la «révolution syrienne», a subi hier matin les bombardements les plus violents enregistrés depuis cinq jours. «Avec une moyenne de deux roquettes par minute», a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme (Osdh) qui fait état d’un assaut sans retenue dans «le but d’écraser la dissidence». Au moins six civils auraient encore été tués dans la troisième ville de Syrie, qui a déjà payé un lourd tribut humain à son soulèvement contre le régime : depuis le 4 février, 300 personnes auraient péri sous les bombes.

«Abris».«La situation est tragique», affirmait hier après-midi Hadi Abdallah, membre du Conseil de la révolution de Homs, des gens sont «entassés dans les abris» et «les morts sont enterrés depuis une semaine dans les jardins, car même les cimetières sont visés par les bombes». Les Nations unies ont indiqué, pour leur part, que les forces syriennes avaient «vraisemblablement» commis des crimes contre l’humanité en réprimant depuis onze mois la contestation au régime, au prix de plus de 6 000 morts donnés par l’opposition. Des accusations immédiatement récusées par Damas.

Face à l’aggravation de la situation, la Ligue arabe avait annoncé dimanche qu’elle demanderait au Conseil de sécurité de l’ONU d’adopter une résolution pour la formation d’une force de maintien de la paix arabo-onusienne conjointe pour superviser l’application d’un cessez-le-feu. «Une initiative compliquée» en l’absence de paix, selon Washington. D’autant que la Russie, alliée de Damas, et la Chine bloquent toute résolution condamnant la répression en Syrie. Ces deux pays ont d’ailleurs utilisé leur droit de veto à deux reprises au Conseil de sécurité.

Casques bleus. Lundi, le président américain, Barack Obama, et le Premier ministre britannique, David Cameron, étaient «tombés d’accord sur la nécessité de se coordonner étroitement pour accroître la pression sur le régime». Hier, la chancelière allemande, Angela Merkel, a, de son côté, évoqué de nouvelles sanctions européennes contre Damas, affirmant que l’Union européenne soutenait la «position ferme» de la Ligue arabe.

La France, qui avait exclu lundi «toute intervention à caractère militaire extérieur», a rejoint hier ses partenaires de l’ONU pour étudier le souhait de la Ligue arabe de déployer une mission de Casques bleus. Il apparaît cependant que Paris préfère attendre la première réunion en Tunisie, le 24 février, du Groupe des amis du peuple syrien, une sorte de comité de liaison qui aiderait à trouver le «la» dans la cacophonie internationale. Les chars et les obus syriens ont encore de belles tueries devant eux.

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