Affaire des 500.000 euros : Dahan piège Guéant et Devedjian

Patrick Devedjian, tombant dans le panneau, s’est dit « sûr » que la somme ne provient pas de la vente des tableaux.

Affaire des 500.000 euros : Dahan piège Guéant et Devedjian
Gérald Dahan a de nouveau sévi. Une semaine après la polémique sur les 500.000 euros reçus par Claude Guéant, l’humoriste s’est fait passer pour Manuel Valls pour recueillir l’impression du principal intéressé et celle de Patrick Devedjian. Voici les retranscriptions de l’échange, dont Le canard enchaîné a obtenu l’enregistrement :

– "J’ai certaines informations qui me sont remontées dans le dossier Guéant. (…) Il est évidemment hors de question qu’une nouvelle affaire éclabousse la classe politique", confie Gérald Dahan – qui a déjà piégé de nombreux politiques – au président UMP du conseil général des Hauts-de-Seine. Patrick Devedjian approuve.

– "On est au courant d’où vient l’argent!" ajoute le faux Valls.

– "C’est-à-dire… Qu’est-ce qui va sortir? (…)"

– "L’argent ne vient pas du tout des tableaux !"

– "Oui, ça c’est sûr", répond Patrick Devedjian.

La conversation se poursuit, le faux Valls conclut :

– "Il faut qu’on trouve une solution pour effacer les preuves."

– "OK", répond Patrick Devedjian qui raccroche.

Ce dernier, interrogé par l’AFP sur l’origine des 500.000 euros, dont il semblait nier au téléphone qu’ils proviennent de tableaux, a répondu : "Je ne sais pas." Quant à l’enregistrement, "c’est un montage, ce n’est pas l’intégralité", a-t-il critiqué. Selon Gérald Dahan, "l’enregistrement a été raccourci, c’était un peu long, mais le sens de la conversation est respecté".

Guéant écourte la conversation

Lors du second canular, le faux Valls appelle Claude Guéant pour "trouver des solutions pour essayer d’aider" l’ex-ministre de l’Intérieur. Claude Guéant affirme depuis l’éclatement de l’affaire que les 500.000 euros découverts sur son compte lors d’une perquisition, dans l’enquête sur le présumé financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, proviennent de la vente de deux tableaux à un avocat "malaisien". Leur valeur serait plutôt de 15.000 euros, selon la société Artprice. Une information judiciaire a été ouverte pour "corruption active et passive", "trafic d’influence", "faux et usage de faux", "abus de biens sociaux" et "blanchiment". Durant le canular, le faux Valls lance :

– "Nous ne sommes pas sans savoir d’où vient l’argent…"

– "J’ai bien entendu cela !" réplique vivement Claude Guéant, qui abrège la conversation.

Ce dernier a expliqué à l’AFP : "J’ai reçu un coup de fil qui m’a semblé étrange à la fois par la teneur et la voix. Je n’ai pas répondu, j’ai perçu que ce n’était pas Manuel Valls."

Sur le fond de l’affaire, "je réserve mes déclarations à la justice", a-t-il dit.

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