Affaire Sarkozy: le juge Gentil envisage de porter plainte pour outrage ou injure

Affaire Sarkozy: le juge Gentil envisage de porter plainte pour outrage ou injure
Le juge d’instruction Jean-Michel Gentil, qui a mis en examen Nicolas Sarkozy jeudi pour "abus de faiblesse" dans le cadre de l’affaire Bettencourt, envisage de porter plainte pour "outrage" ou injure après les propos tenus par le député UMP Henri Guaino, a annoncé samedi son avocat.

L’ancien conseiller politique de Nicolas Sarkozy a estimé vendredi que le magistrat avait "déshonoré les institutions, la justice" en mettant en examen l’ancien chef de l’Etat.

Le juge Gentil "ne compte pas en rester là", a déclaré Me Rémi Barousse sur BFM TV. "J’ai été saisi pour une éventuelle plainte pour injure ou pour outrage à magistrat."

"Je considère que dans un Etat de droit les décisions de justice doivent être respectées, on peut les critiquer, il y a des voies légales, des voies de recours", a-t-il ajouté.

Comme tout citoyen, le juge Gentil "n’a pas à être injurié, il n’a pas à être outragé et il a le droit de saisir la justice pour se plaindre, notamment pour injure ou outrage à magistrat puisqu’il a été outragé dans le cadre de l’exercice de ses fonctions."

L’avocat s’est dit surpris par "l’outrance des réactions à cette décision."

"M. Gentil n’est pas seul dans son instruction, c’est une instruction collégiale, ils sont trois magistrats à suivre le dossier", a-t-il dit. "Ce n’est pas un magistrat seul, illuminé, animé d’une hargne particulière qui a pris cette décision. C’est un collège de trois magistrats après de précautions nombreuses."

Les déclarations de plusieurs membres de l’UMP ont suscité l’indignation des syndicats de magistrats. La ministre de la Justice Christiane Taubira a pour sa part regretté "tous propos qui porteraient atteinte à l’honneur des juges" et a assuré les magistrats de son soutien.

L’avocat du juge Gentil est également revenu sur les informations de presse faisant état d’un climat tendu lors de l’audition de Nicolas Sarkozy, qui aurait prévenu le juge qu’il n’en "resterai pas là".

"Je n’ai pas discuté avec mon client, ça peut être aussi le fait d’un mis en examen qui annonce qu’il va former un recours contre la décision qui vient de lui être notifiée, ce n’est pas forcément une menace", a-t-il dit.

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