Affaire DSK : le procureur new-yorkais contacté par le Quai d’Orsay ?

Affaire DSK : le procureur new-yorkais contacté par le Quai d
Arrêté le 14 mai dernier pour agression sexuelle sur une femme de chambre, DSK devait au départ être remis en liberté le lendemain. Un contrat avait été conclu entre ses avocats et le bureau du procureur Cyrus Vance. C’est en tout cas ce qu’affirme le quotidien Libération ce vendredi.

Mais les procureurs changent d’avis sans plus d’explications. DSK n’est finalement pas libéré sous caution le 15 mai.

Le journal explique que deux fonctionnaires français ont téléphoné au bureau du procureur dans l’après-midi du 15 mai. Ces deux fonctionnaires, l’un issu du ministère des Affaires étrangères, l’autre de la Justice, auraient transmis des éléments sur l’affaire Tristane Banon et sur celle du Carlton de Lille.

Contactés par le quotidien français, les deux fonctionnaires démentent.

Diffusion des vidéos de surveillance

Des vidéos inédites des caméras de surveillance du Sofitel de New York et l’intégralité de l’appel à la police dans l’affaire DSK ont été diffusés jeudi, et chaque camp s’en est immédiatement emparé pour conforter sa version des faits.

Les extraits des caméras de surveillance, diffusés par la chaîne de télévision BFMTV, débutent à 12H27 le 14 mai, soit moins de 20 minutes après l’agression présumée de la femme de chambre Nafissatou Diallo par Dominique Strauss-Kahn. Pendant quelque 4 minutes, ils montrent l’ex directeur-général du Fonds monétaire international sortir de l’ascenseur, arriver à la réception du Sofitel, régler apparemment sa facture, et sortir prendre un taxi.

Puis, dans un autre extrait, apparaît la femme de chambre en uniforme. D’abord debout dans un couloir, puis assise sur un banc, prostrée ou calme, selon les interprétations que l’on veut faire de ces brèves images muettes. Elle mime ensuite à une supérieure ce qui se serait passé dans la suite du Sofitel, en poussant violemment cette supérieure dans le couloir.

Filmées de loin, de mauvaise qualité, ces vidéos ne permettent pas de voir l’expression de son visage. Elles montrent également une brève danse de deux agents de l’hôtel dans une pièce où ils semblent seuls, quelques minutes après que l’hôtel eut appelé la police pour signaler l’agression sexuelle d’une employée par un client.

L’appel à la police et théorie du complot

L’intégralité de l’appel à la police a été diffusée sur Youtube par le journaliste américain Edward Epstein, qui avait relancé la théorie du complot dans un article fin novembre. Il l’a également mis sur son site. "Je veux rapporter une agression sexuelle", y déclare un agent de sécurité du Sofitel. Il donne l’adresse, précise qu’il s’agit d’un hôtel, que l’agression a été commise par un client contre une employée, et ajoute en réponse à une question qu’"elle n’a pas de blessures graves". Et il précise que le client, dont il ne donne pas l’identité, a quitté l’hôtel "il y a environ 20 minutes".

Les avocats de Nafissatou Diallo, qui n’avaient jamais vu la plupart des extraits vidéo, ont estimé jeudi qu’ils prouvaient que la femme de chambre guinéenne avait "dit la vérité". Au cours d’une conférence de presse, ils ont insisté sur la scène mimée, qui corrobore le témoignage de la femme de chambre. "Il n’y avait pas de complot", a déclaré Kenneth Thompson. "C’est une absurdité". "Il y a une victime, et c’est Nafissatou Diallo".

Celle-ci accuse DSK de l’avoir contrainte à une fellation alors que l’ancien directeur du FMI dit que leur brève relation sexuelle a été consensuelle. L’autre avocat de la femme de chambre Douglas Wigdor a affirmé que d’autres vidéos "corroboreraient" la version de Nafissatou Diallo.

Le piège du Sofitel ?

Michel Taubmann, le biographe de Dominique Strauss-Kahn a, lui, accusé "un petit groupe de gens du Sofitel" de New York d’avoir "piégé" l’ancien ministre français le 14 mai, alors qu’il était donné favori pour la présidentielle de 2012.

"Je n’ai jamais parlé de théorie du complot. Mais c’est un petit groupe de gens du Sofitel qui ont organisé un piège contre DSK", a affirmé à l’AFP Michel Taubmann. "J’ai vu l’ensemble des rushes (…) et sur l’honneur, je peux vous assurer que pendant les trois heures qui ont suivi l’agression présumée, Mme Diallo ne paraît pas se plaindre ou pleurer", a-t-il dit.

"Je pose des questions qui sont confortées par les images", a-t-il ajouté. Dans son livre, avec lequel Dominique Strauss-Kahn a tenu à prendre ses distances, Michel Taubmann se fait cependant l’écho d’une théorie du complot contre DSK, dont Nafissatou Diallo aurait été un maillon. Le groupe hôtelier Accor, dont fait partie le Sofitel, s’est à nouveau insurgé jeudi contre ces accusations.

Le groupe Accor s’insurge

"L’idée que ces vidéos établissent l’implication d’Accor dans un complot est un non-sens", a-t-il déclaré dans un communiqué.

Il a également précisé que les deux employés du Sofitel vus en train de danser avaient "déclaré à plusieurs reprises ne pas avoir eu connaissance du statut politique de Dominique Strauss-Kahn avant cette séquence. Ils ont également réaffirmé qu’ils ne se souvenaient pas précisément des raisons de cette congratulation".

Et le Sofitel a dénoncé la diffusion des images de vidéosurveillance, qui "exposent inutilement" le personnel de l’hôtel "à la curiosité médiatique".

Le groupe a rappelé qu’il avait "toujours coopéré avec la justice américaine" et insisté sur son souci de conserver "une position de grande neutralité". La procédure pénale entamée à New York contre DSK après la plainte de Nafissatou Diallo a été abandonnée en août, le procureur ayant des doutes sur la crédibilité de la femme de chambre, en raison de ses mensonges répétés. Une procédure civile est toujours en cours mais pourrait prendre des années.

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