Affaire DSK : « Le rapport médical de Nafissatou Diallo ne prouve rien »

Affaire DSK :
Les blessures dont fait état le rapport médical de Nafissatou Diallo ne prouvent pas qu’une agression a eu lieu estiment des experts en droit.
Les conclusions de l’examen médical de Nafissatou Diallo, publiées en début de semaine par L’Express, ne devraient changer la donne au procès civil ou pénal de Dominique Strauss-Kahn, estiment des spécialistes du droit américain.

L’ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI) est accusé entre autres d’avoir agressé sexuellement Nafissatou Diallo, une femme de chambre guinéenne, dans un hôtel de New-York le 14 mai dernier.

La prochaine audience du procès en pénal de l’ancien ministre français, qui nie les faits qui lui sont reprochés, a été fixée au 23 août.

Comme L’Express le révélait le 16 août, le rapport médical, qui fait état d’un traumatisme de la zone vaginale et d’une douleur à l’épaule gauche de Nafissatou Diallo, conclut au viol.

Kenneth Thompson, l’avocat de la femme de chambre, interrogé par notre correspondant, estime que ce document prouve qu’il y a bien eu viol.

"Le rapport n’est pas une conclusion médicale"

Mais les avocats de Dominique Strauss-Kahn, Benjamin Brafman et William Taylor, indiquent pour leur part que "les descriptions physiques de la plaignante dans le rapport peuvent avoir été provoquées par de nombreuses autres causes qu’une agression sexuelle, y compris un rapport sexuel consenti plusieurs jours avant l’incident".

"Ses blessures correspondent à l’incident qu’elle a décrit. Mais cela ne prouve pas que ce qu’elle a dit s’est réellement passé"

"Le rapport n’est pas une conclusion médicale", souligne Matthew Galluzzo, ancien procureur chargé des crimes sexuels. "Si je tombe de vélo et que je me cogne la tête sur le bitume et que j’appelle le médecin en lui disant que c’est quelqu’un qui m’a frappé violemment, il va écrire ’cause: agression’."

Les blessures dont fait état le rapport médical ne prouvent en rien qu’une agression a bel et bien eu lieu, renchérit John Clune, avocat spécialisé dans la défense des victimes.

"Il est rare d’avoir une preuve médicale ou physique qui corrobore réellement une agression", indique-t-il. "Ses blessures correspondent à l’incident qu’elle a décrit. Mais cela ne prouve pas que ce qu’elle a dit s’est réellement passé", note-t-il.

Nafissatou Diallo a déposé début août devant un tribunal du Bronx une plainte au civil en dénonçant une "agression violente et sadique" de la part de l’ancien favori à la primaire socialiste pour l’élection présidentielle française de l’an prochain.

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