Affaire Bettencourt : quand Nicolas Sarkozy prend les devants avec les juges
Visé dans l’affaire Bettencourt, l’ancien président Nicolas Sarkozy a devancé le juge en faisant communiquer à celui-ci par son avocat son agenda 2007 et sept pages d’observations. Depuis vendredi minuit, l’ancien chef de l’État ne bénéficie plus de l’immunité de président et pourrait avoir à répondre à des questions dans différentes affaires.
M. Gentil enquête en effet sur un possible financement illicite de la campagne de M. Sarkozy en 2007, notamment grâce aux témoignages d’anciens employés disant l’avoir vu chez les Bettencourt début 2007, du vivant de l’ancien ministre André Bettencourt.
Mais loin de paraître subir la fin de son immunité,M. Sarkozy s’en sert comme d’une "pleine liberté" retrouvée "de se défendre des accusations portées publiquement à son encontre depuis de nombreux mois", selon le courrier de Me Thierry Herzog.
Celui-ci, qui n’était pas joignable dans la nuit de samedi à dimanche, estime que la comparaison entre l’agenda et les témoignages parus dans la presse, "permettra de démentir formellement la mise en cause" de M. Sarkozy.
Différents rendez-vous chez les Bettencourt
Le premier témoignage, celui d’un ancien chauffeur citant une ancienne gouvernante décédée en 2008, permettrait de situer un rendez-vous entre M. Sarkozy Liliane Bettencourt. Sur Canal+, M. Sarkozy lui-même avait relevé qu’il avait pu aller chez les Bettencourt, puisqu’il avait été maire de Neuilly-sur-Seine où ils habitent, et qu’il partageait les idées politiques de M. Bettencourt.
"La question c’est ‘est-ce que vous auriez pu rencontrer André Bettencourt’ ? Bien sûr. Quel est le problème, quelle est l’histoire, quelle est l’information ?", avait-il lancé.
La juge de Nanterre, Isabelle Prévost-Desprez, a affirmé connaître des témoins ayant vu des remises d’espèces à M. Sarkozy, mais le seul qu’elle a cité a démenti. On ne sait cependant pas ce qu’elle a pu confier au juge, qui l’a entendue le 20 septembre dernier.
Mais à part cela, plusieurs sources proches du dossier ont considéré récemment que M. Gentil manquait de matière concrète pour réellement inquiéter l’ancien président.