Affaire Belkhadem: un limogeage dans « l’opacité totale » qui renseigne sur l’état de déliquescence du régime algérien (Peter Pham)

L’éviction dans « l’opacité la plus totale » d’Abdelaziz Belkhadem, conseiller spécial du chef de l’Etat algérien, de toutes les structures de l’Etat et du Front de libération nationale (FLN-au pouvoir), renseigne sur l’état de déliquescence du régime algérien, sur fond de guerres de tranchés que se livrent les différents centres de pouvoirs à Alger, a déclaré à l’agence MAP, Peter Pham, Directeur de l’African Center relevant du prestigieux think tank US, Atlantic Council.

"Cette décision atteste aussi du fait que le régime algérien demeure inchangé dans sa posture totalitaire et réfractaire aux vents du changement", a expliqué M. Pham, rappelant que cette éviction intervient dans un contexte politique interne en Algérie, rythmé par un échange à couteaux tirés d’accusations entre Amar Saâdani, l’actuel secrétaire général du FLN, et le général Tewfik, chef du Département des Renseignements et de Sécurité (DRS).

Un décret du Président Bouteflika a ainsi mis fin aux fonctions de M. Abdelaziz Belkhadem en qualité de ministre d’Etat, conseiller spécial à la présidence de la République, ainsi qu’à toutes ses activités en relation avec l’ensemble des structures de l’Etat, a rappelé l’expert US pour expliquer que cette "purge rappelle les pratiques des régimes communistes et totalitaires de l’Europe de l’est durant les années 70 et 80 ".

"Il s’agit bien là d’une guerre entre dirigeants algériens septuagénaires pour s’adjuger le pouvoir, une guerre qui ajoute à la volatilité d’un régime à la dérive, au moment où le peuple algérien est constitué majoritairement de jeunes", relève Peter Pham, dont l’expertise est souvent sollicitée par le congrès des Etats-Unis.

L’ironie du sort veut que Belkhadem fut "l’un des soutiens les plus farouches pour la réélection du Président Bouteflika dans les circonstances que l’on connaît", note encore l’expert américain, mettant en garde contre les répercussions "de la dégradation de la situation politique interne en Algérie sur les pays de la sous-région".

Et de conclure sur "l’impératif pour la jeunesse et le peuple algérien dans son ensemble de bénéficier de l’opportunité d’avoir leur mot à dire dans la direction que doit prendre leur pays dans la transparence et la probité".

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