Aéroport d’Orly: Il faut maintenant passer un interrogatoire pour partir aux États-Unis

Nationalité, adresse, nom, précédents voyages… L’administration Trump a demandé de nouvelles mesures de sécurité aux compagnies aériennes.

Mauvaise nouvelle pour les voyageurs voulant se rendre aux États-Unis : les passagers en partance pour le pays de l’Oncle Sam ont dû se plier dès jeudi à Orly à un interrogatoire poussé lors de l’enregistrement, une des nouvelles mesures de sécurité exigées par l’administration Trump. Comme c’est déjà le cas pour les vols à destination d’Israël, il faut désormais montrer patte blanche si l’on veut, comme Christophe, espérer franchir les portes de l’embarquement et s’envoler pour New York.

« On vous demande votre nationalité, votre adresse, votre nom, votre prénom, si vous venez d’un pays qui est blacklisté », comme l’Irak", explique ce banquier du Mans. Mais « quand je vois la vitesse à laquelle ça a été validé, je pense que c’est juste une formalité », souligne ce quinquagénaire, circonspect quant à l’efficacité de ce nouveau questionnaire. Séverine trouve, elle, « ridicules » les questions que lui a posées l’agent de sécurité, employée d’une entreprise privée, avant de l’autoriser à se présenter à l’enregistrement. Si aucune file d’attente n’était visible jeudi devant les comptoirs d’Air France et de British Airways à Orly-Ouest, la fluidité du trafic passager pourrait être affectée, car l’ensemble des compagnies aériennes sont appelées à adopter rapidement ces mesures, qui entrent dans le cadre de la politique d’immigration de l’administration Trump.

Des retards à prévoir ?

Employé d’une entreprise de sécurité en région parisienne, Pascal note ainsi qu’à cause de ces nouvelles mesures, il n’a pas pu « s’enregistrer de façon électronique » et a dû se présenter au guichet. Mais pour les autorités, le risque que les vols soient retardés en cas d’affluence aux guichets est faible : « Les passagers sont convoqués tellement en avance qu’il n’y a pas de raison que cela soit engorgé », estime une source aéroportuaire. Et si le vol à destination de New York emprunté par Christophe ou Séverine a décollé avec 40 minutes de retard, ce peut être aussi bien « à cause du brouillard », très dense ce jeudi sur Orly, ajoute-t-elle. De fait, plusieurs compagnies ont annoncé qu’elles demanderaient à leurs clients d’arriver encore plus tôt qu’avant. Chez Norwegian Airlines, les comptoirs d’enregistrement seront désormais ouverts quatre heures avant le départ. Et Cathay Pacific a précisé que ses passagers ne pourraient plus s’enregistrer en ligne depuis chez eux.

Pour Samuel, cadre commercial à Nice, ce n’est pas un « Français volant sur Air France » comme lui qui aura toutefois le plus à souffrir du renforcement des contrôles : mais une personne « qui vient avec sa famille de Turquie, elle, on va peut-être l’embêter un peu plus ».

Outre le questionnaire, Cathy croit savoir que des fouilles « un peu plus approfondies » que le simple fait d’« écarter les bras » et de « vider les sacs » vont être opérées sur les passagers. « Je ne sais pas ce qu’on va nous faire », se demande cette enseignante de Marseille, « à part nous passer aux rayons X pour voir si effectivement on n’a pas pu ingérer des substances ». Selon Air France, les compagnies doivent aussi prendre « des mesures de sûreté supplémentaires autour de l’avion, cabine et soute » pour les vols à destination des États-Unis. (afp)

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