A Yerres, 500 manifestants contre Dupont-Aignan et son pacte avec Le Pen

Environ 500 manifestants se sont rassemblés dans le fief de Nicolas Dupont-Aignan à Yerres (Essonne) vendredi, pour protester une nouvelle fois contre son alliance avec Marine Le Pen, au dernier jour de la campagne présidentielle.

Ce rassemblement ponctuait une semaine agitée dans la commune du président de Debout La France (DLF), qu’il dirige depuis 1995. Depuis l’annonce de son accord de gouvernement avec le FN samedi, les manifestations sont quotidiennes devant la mairie de Yerres. Elles seront interdites, comme toute autre manifestation en France, pendant le week-end du scrutin.

Munis de pancartes "Stop au F. Haine", "Quelle honte !" ou "Yerrois trahis, Yerrois insultés", les manifestants ont crié "Dupont démission" sous les fenêtres de la mairie, a constaté un journaliste de l’AFP.

"Se vendre pour un poste de Premier ministre, c’est lamentable", peste Marie-Rose Mingotaud, 75 ans. "S’il l’avait dit au premier tour, il n’aurait pas été suivi".

Yerroise depuis 52 ans, cette retraitée fait partie des anciens électeurs de M. Dupont-Aignan. L’édile a toujours été plébiscité dans cette ville de 29.000 habitants: il a été élu dès le premier tour lors des trois dernières municipales.

Face à la fronde dans sa ville, M. Dupont-Aignan, candidat à sa propre succession comme député de l’Essonne et qui quittera son fauteuil de maire s’il est réélu, a estimé mardi que les manifestants sont les "idiots utiles du système".

"On se sent insultés et trahis. On refuse qu’on nous colle l’étiquette FN", lâche Sandrine Maire, assistante maternelle de 45 ans, venue avec plusieurs amis qui arborent des badges "Idiots utiles".

Jusqu’à présent, le petit groupe avait toujours voté pour M. Dupont-Aignan. L’homme politique avait hérité d’une ville "surendettée et avait remis les finances à plat de manière transparente", juge Alain Berne, commercial.

Mais "pour les prochaines législatives, il s’est grillé. On va s’occuper de lui. Sa carrière locale est terminée", lance Véronique Bauché, une cadre de 52 ans.

M. Dupont-Aignan a qualifié les manifestants de "gauchistes qui viennent en bus" et a signalé au Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) des interviews télévisuelles de manifestants extérieurs à la ville, qu’il qualifie de "manipulation".

"Les gens des communes alentours sont tout à fait légitimes pour venir manifester, c’est leur député et leur président d’agglomération", estime Alain Leyronnas, Yerrois depuis 35 ans.

Cadre dans une banque, cet électeur de gauche n’est "pas très surpris" par le souverainiste. "Il faisait des alliances avec Les Républicains aux législatives et municipales pour se faire élire, mais critiquait la droite traditionnelle à la présidentielle. Cette fois, il montre son vrai visage", juge-t-il.

afp

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