A Rome, musulmans et chrétiens appellent à combattre l’islamisme par l’éducation

Quatre hauts responsables catholique, anglican, chiite et sunnite ont appelé jeudi à combattre l’islamisme et le fondamentalisme par l’éducation et une coopération entre ONG chrétiennes et musulmanes sur les terrains de crise.

Ils ont signé à Rome "un appel à l’action", à l’issue d’un "sommet chrétiens-musulmans" organisé par le cardinal français Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue inter-religieux.

Les trois autres signataires étaient le prince de Jordanie Hassan Ben Talal, promoteur du dialogue entre l’islam et le christianisme, Sayyed Mostafa Mohaghegh Damad, ayatollah de l’université Behashti de Téhéran, et John Bryson Chane, révérend épiscopalien.

Ils avaient été reçus mercredi par le pape François qui a lancé dimanche un appel à "tous les dirigeants musulmans du monde, politiques, religieux, universitaires" à "se prononcer clairement" contre la violence des jihadistes.

"Le devoir fondamental des responsables religieux est de faire disparaître ces visages hideux" donnés aux religions par des organisations comme l’Etat islamique (EI), Al-Qaïda et d’autres groupes similaires, a dit l’ayatollah Damad.

Le prince Hassan a demandé le respect du "principe de la non-coercition en matière religieuse" et a suggéré de créer "une structure" commune permettant "l’expression de désaccords civilisés".

L’éducation inter-religieuse des jeunes, les visites conjointes de haut niveau dans les zones de conflit, la construction d’un réseau de coopération institutionnelle entre ONG chrétiennes et musulmanes sont les trois domaines que les responsables religieux ont déclaré vouloir développer face à la violence fondamentaliste.

Deux autres sommets de la même configuration se sont déjà tenus à Washington et Beyrouth, et un quatrième est prévu à Téhéran en 2015 ou 2016.

Interrogé par l’AFP, Mgr Tauran s’est félicité de la "mobilisation" croissante des musulmans "contre ce qui n’est pas seulement du fanatisme mais de la barbarie".

"Nous avons fait tout ce qu’il fallait pour les sensibiliser", a-t-il observé. "Nous devons être tous croyants et citoyens, et non pas croyants ou citoyens".

Mardi, le cheikh Ahmed al-Tayeb, de la prestigieuse université Al-Azhar du Caire, avait condamné le "faux islam" de l’EI. Pointant la responsabilité de l’Occident dans la déstabilisation du Moyen-Orient, il avait reconnu la "propre responsabilité" des musulmans "dans l’apparition de l’extrémisme".

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