A Paris, la crue record de 1910 gravée dans l’Histoire

A Paris, la crue record de la Seine en 1910 est gravée dans l’Histoire: le fleuve avait à l’époque submergé la ville et toute la région, constituant pour la capitale française la catastrophe naturelle majeure du XXème siècle.

L’inondation provoqua 5 morts et des photos d’époque témoignent du spectacle insolite de rues complétement inondées, de barques longeant les gares ou de lacs ayant noyé les grands jardins.

En banlieue, usines et dépôts proches des berges furent envahis. Des milliers d’ouvriers se retrouvèrent sans ressources. Les bois stockés sur les quais prirent le large, guignés par des Parisiens qui, gaffes en mains, s’improvisaient pêcheurs de bûches.

L’été 1909 avait été pluvieux. L’automne et l’hiver le furent plus encore: pluies et neiges jusqu’au 31 décembre, redoublant de violence à partir du 9 janvier.

Le 20 janvier 1910, la navigation fut interdite aux mariniers. Le lendemain, la Seine dépassa 4 mètres dans la capitale, près d’un mètre au-dessus de sa cote d’alerte (3,20 m). Le 28 janvier, le fleuve atteignit son maximum historique à 8,62 mètres.

Dans Paris intra-muros, la crue actuelle reste loin de ces niveaux: célèbre repère des habitants de la capitale, la statue du zouave du pont de l’Alma avait vendredi de l’eau jusqu’aux cuisses. En 1910, la Seine avait gagné ses épaules.

A 80 kilomètres au sud en revanche, la ville de Nemours, coupée en deux par les flots mercredi, a vu l’eau dépasser la cote historique de 4,25 m enregistrée 116 ans auparavant.

Outre sa hauteur, l’inondation de 1910 est restée exceptionnelle par sa durée: les épaulettes du zouave de l’Alma refirent surface le 30 janvier, mais il fallut attendre le 15 mars pour que la Seine regagne son lit et des semaines pour que la vie reprenne son cours normal dans Paris.

Les lignes de métro ne rouvrirent qu’en avril. Les quartiers en bordure du fleuve avaient été inondés, il fallut déménager les animaux du jardin des Plantes, une opération dans laquelle une girafe mascotte des Parisiens laissa la vie.

L’eau refluait par les égouts. Les sous-sols du Palais-Bourbon, siège de l’Assemblée nationale, débordèrent. Des quartiers éloignés de la Seine comme le boulevard Haussmann ou la gare Saint-Lazare furent aussi touchés.

Sur l’ensemble de la capitale, plus de 14.000 immeubles avaient été inondés, avec des dégâts équivalant à 380 millions d’euros.

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