70 % des Français sont favorables à une coalition gauche-droite

Après le « choc FN » des régionales, un sondage du « Parisien » montre qu’une majorité de Français souhaitent un rapprochement entre partis.

Avant les régionales, le Premier ministre Manuel Valls appelait de ses voeux la création d’une vaste coalition pour faire barrage au FN. Les dernières élections, avec le succès du "front républicain" dans le Nord et en Paca à la suite du désistement de la gauche pour laisser gagner la droite seule face au FN, ont remis l’idée au goût du jour. Jean-Pierre Raffarin a été l’un des premiers à désigner le FN comme "un adversaire commun" et proposer de travailler avec le gouvernement. Or, les Français semblent soutenir cette idée. Dans un sondage Odoxa paru ce mardi dans Le Parisien/Aujourd’hui en France* , près de sept Français sur dix appellent de leurs voeux un rapprochement entre la gauche, la droite et le centre pour formuler des propositions communes.

Piège tendu à la droite par Hollande ?

De telles "propositions communes pour notre pays" seraient "une bonne chose", "une démarche constructive" pour 68 % des personnes interrogées. Au contraire, 31 % y verraient "une mauvaise chose", car "les partis perdraient leur identité". Cet appel à l’unité politique est plébiscité par 75 % des sympathisants de gauche et de droite (25 % y sont opposés) et rejeté par 64 % des sympathisants du Front national (36 % sont pour).

Si cette convergence "des républicains" des deux rives recueille une large adhésion des Français, elle a plus de mal à en convaincre certains. Le directeur des rédactions du Figaro, Alexis Brezet, y voit un piège et un formidable cadeau offert à François Hollande. Dans son éditorial du mardi 15 décembre 2015, il écrit : "Le président de la République l’a bien compris, qui, en habile tacticien, pose un à un les éléments du décor qui permettront de l’imposer. Le sacrifice de ses amis socialistes du Nord et de Paca ? Un spectaculaire gage de sa bonne foi, dont il se prévaudra en temps voulu quand il s’agira de persuader l’opinion de sa sincérité antifasciste." Selon lui, "le piège est parfait" et le FN apparaîtrait désormais comme la seule force d’opposition. Alexis Brezet prend l’exemple de Laurent Wauquiez, Bruno Retailleau et de Valérie Pécresse pour prouver qu’une droite "assumée, libérale en économie, ferme en matière régalienne, conservatrice sur les sujets de société" peut contenir le FN, voire le faire reculer.

Remaniement ou pas ?

Invitées à dire qui, de Marine Le Pen, Nicolas Sarkozy et François Hollande, "se trouve aujourd’hui (le) plus avantagé par le résultat des élections régionales, 46 % des personnes interrogées n’en désignent aucun des trois, 24 % citent la présidente du Front national, 18 % le dirigeant des Républicains et 12 % l’actuel chef de l’État. Enfin, 60% souhaitent que François Hollande conserve Manuel Valls : 29 % veulent le maintien du gouvernement dans son ensemble et 31 % ne veulent conserver que le chef du gouvernement à la tête d’une équipe remaniée "en profondeur". Ils sont 39 % à réclamer un nouveau Premier ministre.

*Sondage réalisé le 14 décembre auprès d’un échantillon de 1 007 personnes représentatif de la population française de 18 ans et plus.

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