2014, l’année de toutes les sorties de crise?

En ce début de l’année, la douce dictature de l’espoir impose de voir le bon côté des choses. Les différentes crises qui enfièvrent l’espace méditerranéen ont atteint un tel niveau de complication que toute évolution ne peut aller que dans le sens d’une éclaircie. L’année 2014 s’annonce donc comme une année décisive. Certains dossiers vont connaître une accélération majeure. D’autres vont subir une heure de vérité et pourquoi pas une sortie de crise.

En Syrie d’abord, même si la réunion de Genève II n’est pas encore fixée dans son agenda et l’identité de ses participants, la crise syrienne est sur le point de connaître la grande clarification indispensable à la lumière de la décision américaine de ne pas utiliser la force contre Bachar al Assad. Une solution de transition est envisageable pour mettre fin à cette terrible guerre civile et à cette hémorragie de réfugiés syriens qui s’impose à tous comme une des plus grande catastrophe humanitaire du moment. Parallèlement à la crise syrienne, le compromis sur le nucléaire iranien doit aussi ou confirmer l’éclaircie dans les relations entre Téhéran et Washington ou revenir au pessimisme initial. Son applicabilité étalée sur six mois connaîtra le grand examen de vérité, avec en ligne de mire les projets de tous ceux qui s’y sont opposes et qui ont juré de le faire capoter.

En Egypte ensuite…Le pays a rendez-vous avec un référendum d’une importance capitale pour voter une nouvelle constitution. Il le fera dans un contexte d’une extrême tension, le fruit de la décision du nouveau pouvoir de mettre le mouvement des frères musulmans sur la liste des organisations terroristes. Il le fera aussi à l’ombre d’une dégradation sécuritaire inquiétante avec le retour des attentats. Heure de vérité donc pour le général Abdelfattah al Sissi qui cherche en 2014 une légitimité de pouvoir. Ce général que ses fans comparent volontiers à Gamal Abdenasser joue à la roulette russe : ça passe ou ça casse. Ou il parvient à casser définitivement toute résistance à son projet qu’incarne aujourd’hui la mouvance islamiste de Morsi, ou il cale et remet le tablier à un conseil collégial qui aura à gérer une longue et incertaine période de transition.

En Algérie aussi se pose une problématique d’une autre nature. Un quatrième mandat pour un président, Abdelaziz Bouteflika, très diminué. Sinon le pays doit gérer une nouvelle distribution de pouvoir. Avec son lot de lutte impitoyable au sein du sérail. Les étincelles d’une telle dispute pourront influencer l’ensemble de la région. Aux derniers nouvelles, Bouteflika aurait abandonné l’idée d’un quatrième mandat et serait en train de chercher la meilleure formule de l’annoncer au pays. Ce même pays qui commence à parler de l’actuel premier ministre Abdelamalek Sellal comme possible candidat du sérail et donc successeur de Bouteflika. Avec Sellal comme président, les Algériens sont assurés de ne plus quitter la rubrique satire et humour involontaire. Les exploits linguistiques et politiques du personnage, l’inénarrable père des "Fakakir", pour dire pauvres en arabe et au pluriel, font le bonheur des réseaux sociaux et provoque de grands éclats de rire dans la toile algérienne avec presque la même puissance drolatique mais involontaire d’un Fellag ou d’un Abdelkader Secteur.

Dans la Tunisie voisine, 2014 sera aussi l’année où le mouvement islamiste Annahda de Rached Ghannouchi doit céder le pouvoir pour éviter justement uns scénario à l’égyptienne. De nombreuses questions se posent sur le devenir personnel de Ghannouchi. Va-t-il supporter de rester au pays ou choisir une nouvelle vie d’exil??

Pour la France aussi, 2014 est aussi une année décisive. Impliqué militairement en Centrafrique, le président François Hollande doit gérer une sortie de crise qui ouvre la voie à une stabilisation du pays. La presse Commence déjà à parler de "bourbier" Il doit aussi gérer un agenda domestique avec des élections municipales et européennes qui serviront de test grandeur nature de l’humeur des F français à l’égard de sa gouvernance. Cet agenda électoral va-t-il définitivement convaincre Francois Hollande de se séparer de son premier ministre Jean Marc Ayrault dont il n’a à aucun moment cité le nom lors des ses vœux aux français du 31 décembre ? Il s’agit aussi de vérifier le poids de l’extrême droite dirigée par Marine Le Pen dans cette insaisissable équation française. Pour François Hollande , 2014 est le véritable lever de rideau pour 2017.

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