188 personnes condamnées à mort en Egypte

Un tribunal égyptien a condamné à mort mardi 188 personnes pour le meurtre de 13 policiers, le dernier d’une série de procès de masse lancés par les autorités dans leur répression des partisans de l’ex président islamiste Mohamed Morsi.

Ce verdict intervient quelques jours après l’abandon par la justice, régulièrement qualifiée de "sélective" par des défenseurs des droits de l’Homme, de l’accusation de complicité de meurtres qui visait l’ex-président Hosni Moubarak pour la mort de manifestants durant la révolte de 2011 qui l’a chassé du pouvoir.

Depuis que l’armée a destitué M. Morsi en juillet 2013, ses partisans sont la cible d’une sanglante répression qui a fait au moins 1.400 morts.

Et dans leur lutte contre les pro-Morsi, les autorités mises en place par l’ex-chef de l’armée et actuel président Abdel Fattah al-Sissi, architecte de l’éviction de M. Morsi, sont régulièrement accusées d’instrumentaliser le pouvoir judiciaire.

Des centaines de partisans de M. Morsi ont ainsi été condamnés à mort dans des procès de masse expédiés en quelques minutes, qualifiés par l’ONU de "sans précédent dans l’histoire récente".

Les 188 condamnés étaient accusés d’avoir participé le 14 août 2013 à une attaque meurtrière visant le commissariat de Kerdassa, un village dans la banlieue du Caire, le jour même où les forces de sécurité dispersaient dans la capitale deux sit-ins massifs des partisans de M. Morsi.

Cette opération avait entraîné la mort d’au moins 700 personnes en un jour, faisant du 14 août la journée la plus sanglante de la répression ciblant les pro-Morsi.

Conformément à la loi égyptienne, les peines capitales prononcées mardi par un tribunal de Guizeh, à l’ouest du Caire, seront soumises à l’avis –purement consultatif– du mufti, le représentant de l’islam auprès des autorités.

Elles seront ensuite confirmées ou commuées en peine de prison lors d’un verdict final, attendu le 24 janvier.

Parmi les condamnés, 143 sont actuellement détenus, a précisé un responsable du tribunal.

Réagissant rapidement au verdict, Amnesty international a estimé qu’il s’agissait d’un "nouvel exemple illustrant comment l’appareil judiciaire est de plus en plus hors de contrôle".

"Procès après procès, l’appareil judiciaire égyptien révèle à quel point il est défectueux", a ajouté l’ONG dans un communiqué.

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